L'enfleurage
Cette technique d’extraction était utilisée par les Égyptiens dans l'Antiquité et n’est plus utilisée de nos jours à cause de son prix. Elle reposait sur le pouvoir des corps gras à absorber les odeurs. Cette technique consiste à utiliser une plaque de graisse pour y déposer les pétales de la plante dont on cherche à obtenir la concrète*. On met le plus de pétales possible sur la plaque pour obtenir une plaque graisseuse chargée au maximum d’odeur, pour qu’elle soit le plus imprégnée possible.
Il existe deux techniques d’enfleurages, à chaud et à froid, mais le principe reste le même:
L’enfleurage à chaud:
Celui-ci est utilisé pour les fleurs comme la rose, la fleur d’oranger et le narcisse. Il consistait à faire fondre de la graisse dans de grandes marmites chauffées à 60 - 70 ° au bain-marie dans lesquelles on y jetait les fleurs. La graisse utilisée devait être très pure et sans odeur. On remuait le mélange pendant deux heures. Le lendemain, on enlevait les fleurs de la veille avec une passoire plate que l’on remplaçait par des fleurs fraîches. Il fallait répéter de nombreuses fois l’opération. Lorsque la graisse ne pouvait plus absorber le parfum des fleurs, on filtrait le tout pour séparer la graisse parfumée des fleurs.
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Grandes marmites pour l'enfleurage à chaud
L’enfleurage à froid:
Ce
procédé est utilisé principalement pour les
fleurs les plus fragiles qui ne supportent pas la chaleur comme
le jasmin, la tubéreuse, ou encore la violette. Les
pétales, ramassés à la main, étaient
étendus sur une couche de graisse animale répandue
sur une plaque de verre appelé châssis. On enlevait
minutieusement les pétales toutes les 24 à 48
heures.
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Châssis d'enfleurage à froid de fleurs de jasmin et de pétales de rose
Atelier manuel d'enfleurage à froid
On obtenait alors pour chaque enfleurage, une pâte parfumée appelée pommade* soit utilisée telle quelle, en concrète*, ou alors en absolue* lorsqu'on a mélangé la graisse parfumée avec de l'alcool.
A la fin de l'enfleurage à chaud comme à froid, la pommade recueillie était raclée avec une spatule. La graisse parfumée, que l’on a fait fondre, est alors introduite dans des batteuses avec de l'alcool. A l'intérieur des batteuses il y avait des baguettes, en s'agitant elles permettaient aux molécules odorantes de quitter la graisse et de se dissoudre dans l'alcool . Le mélange est refroidi afin de pouvoir enlever la graisse appauvrie en essences par filtration. Après avoir éliminé l'alcool par distillation, on obtient ce que l'on appelle l'absolue.
Batteuse avec de l'alcool
Cette technique permettait d'obtenir de meilleures senteurs.
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